Les Vacances De Charlotte ( 2 ) : P’Tite Bite

Charlotte un peu éméchée, propose à son mari un nouveau jeu, plutôt un concours :

- Vous savez quoi, les gars, Céline vient de me donner une idée. Vous voulez jouer à celui qui a la plus grosse ? D’accord, montrez-nous ça.

Qu’une idée aussi perverse puisse sortir du crâne de Charlotte me sidère.

J’aurais dû les mettre dehors depuis longtemps. Mais maintenant, je suis au pied du mur, je ne peux plus me dégonfler, même si je pense que c’est une connerie. J’ai la pénible impression de jouer ma femme à la roulette.

---oOo---

Un mètre ruban à la main, prête à jouer les arbitres, Céline s’impatiente :

- Alors, on passe aux choses sérieuses ? Qui commence ?

Comme moi Lucas hésite, pas facile. Céline est déchaînée :

- On va vous aider les gars, n’est-ce pas Charlotte ? Nous allons baisser ensemble votre caleçon. Chacun le sien, dit-elle se s’approchant de moi.

Charlotte a l’air ravi, pas moi. Pas question qu’elle déshabille Lucas.

- Non non, on va se débrouiller.

Céline a l’air déçu, Lucas et Charlotte aussi. Ne voulant pas leur laisser le temps de réagir, je me lance :

- Allez, j’y vais ?

Comme j’hésite encore, Charlotte m’encourage :

- Vas-y mon chéri, montre-nous ton zizi.

Prenant une grande respiration, sans regarder personne, je baisse mon caleçon d’un coup, faisant jaillir ma queue déjà bien dressée. Ce n’est pas la trique du siècle, mais c’est un bon début. Je suis heureux du sourire épanoui de Céline qui me découvre.

Fière de son mari, Charlotte vient près de moi :

- Tu dois pouvoir encore faire mieux mon chéri.

Elle empoigne mon sexe et commence une petite branlette dont elle a le secret. Il ne m’en faut pas plus pour monter bien haut les couleurs de la famille. Elle regarde la bête d’un air satisfait. Céline a suivi le mouvement avec intérêt, triturant le mètre ruban entre ses doigts, elle aimerait bien donner un petit coup de main à son amie.



Elle se tourne vers Lucas :

- A toi maintenant.

Sûr de lui, majestueux, Lucas prend son temps. Il descend lentement son caleçon pour faire durer le suspense. Mais le spectacle attendu n’est pas au rendez-vous :

- Oh !

Cri de déception, Charlotte et de Céline sont frustrées.

Sa queue pend lamentablement, même pas un début de frémissement. Pour le dire plus crûment, il a la bite en berne. L’alcool ou le stress, toujours est-il qu’il a perdu. Je ne peux m’empêcher de sourire devant sa saucisse flasque, tandis que Diego et Franck ricanent franchement. Comment voulez-vous que Lucas puisse se concentrer le pauvre, je le plaindrais presque.

Charlotte, toujours serviable, se saisi de son engin d’une main ferme et commence à le branler.

- Eh ! Que fais-tu ?
- Chacun son tour. Je t’ai bien aidé toi, il doit avoir les mêmes chances.

Avec la passion que je lui connais, elle fait tout son possible pour redonner vie à ce membre qui décidément ne veut pas réagir. Tous les hommes le savent, quand ça veut pas, ça veut pas. Malgré la bonne volonté de Charlotte, rien n’y fait.

J’ai du mal à le croire, elle semble vraiment déçue devant ce piètre résultat. Son air désolé me vrille le cœur, je n’ose intervenir.

Se reculant un peu, Charlotte s’adresse à Céline, toujours intéressée par mon anatomie :

- Tu veux essayer ?

En faisant la grimace, Céline soulève la bite de Lucas du bout des doigts et la laisse retomber :

- Beuh ! Non merci, pas les p’tites bites, dit-elle en me souriant.

Ses potes se regardent, interrogateurs :

- P’tite bite ?

Je désigne Lucas du menton, et montre entre le pouce et l’index ce qu’est une petite bite :

- Ah ! Pequena polla… P’tite bite. Répètent-ils en éclatant de rire.
- Si, si… rikiki, dis-je en approuvant de la tête

Lucas baisse la tête en mettant ses mains devant sa « pequena polla » pour se protéger des regards ironiques qui l’entourent.


Prête à proclamer les résultats Céline a posé son mètre ruban, il est devenu inutile, elle semble le regretter. Toujours son bon cœur, Charlotte se penche prête à donner à Lucas une seconde chance.
Céline est plus rapide, elle me saisit la queue, et un bras en l’air, annonce triomphante :

- Tom vainqueur par KO.

Lucas se rhabille rapidement sous le regard désolé de Charlotte qui j’en suis certain espérait un autre résultat.

Un peu de dignité tout de même, je remonte mon caleçon. Céline a l’air déçue. J’ai le triomphe modeste, je tends un verre de vodka à Lucas avec un large sourire ironique :

- Allez remets toi, ça reviendra bien un jour.

J’évite de rire en voyant le regard noir que me jette Charlotte.

Diego et Franck suivent Lucas qui ne veut pas s’éterniser. En montant dans leur voiture, je les entends rigoler :
- P’tite bite ! P’tite bite ! … Rikiki.

Un comble, Charlotte me fait la tête. Sans un mot, nous rangeons les verres, les bouteilles, on verra le reste demain.

Céline va rejoindre son mari dans leur chambre. Elle nous fait la bise, et s’attarde un peu dans mes bras, en se serrant contre moi. J’ai gardé la forme, elle me lance un sourire complice.

Nous voilà seuls. Les effets de l’alcool commencent à se dissiper, Charlotte semble enfin se rendre compte de ce qu’elle a fait ce soir. Elle baisse la tête, et timidement vient vers moi :

- Pardonne-moi mon chéri, j’ai honte.
- Tu peux avoir honte. Tu t’es conduite comme la pire des salopes.
- Oh ! Non !
- Tu trouves normal de te balader à poil toute la soirée, pour finir par branler la bite d’un inconnu ?
- Je regrette, j’ai abusé de la vodka. Tu aurais dû m’empêcher de faire des bêtises.
- Donc, c’est à cause de moi.
- Je ne te reproche rien… Ce n’est pas si grave.
- Ben voyons. Si j’avais perdu, tu faisais quoi ?
- Rien, dit-elle sans grande conviction.


Il est tard, nous nous couchons. Je lui tourne le dos. Elle se serre contre moi, câline. Elle doit espérer que tout va s’oublier sur l’oreiller.

- Pousse-toi, tu me dégoûtes.

En cherchant le sommeil, je l’entends renifler.

---oOo---

J’ai du mal à dormir. Des bruits dans la chambre à côté ne laissent aucun doute sur l’activité nocturne d’Antoine et de Céline. Elle chuchote « Oui, comme ça, vas-y à fond », je comprends qu’Antoine tient parole pour le plus grand bonheur de sa femme.

Le matin, je me réveille avant Charlotte, pas question d’un petit câlin comme nous en avons l’habitude. Elle dort encore, je me lève la laissant récupérer.
Je retrouve nos amis dans la cuisine, le café est prêt. Céline a mal au crâne, pas étonnant avec ce qu’elle a bu hier, ce ne sera pas la seule.

Après un bref salut, je me sers un grand bol de café, j’en ai besoin. Antoine, comme à son habitude, ne dit rien. Charlotte arrive, elle essaie d’être joviale, mais l’ambiance est lourde, je ne la regarde pas, le nez dans mon bol.

Rapidement, sans dire un mot, je quitte la cuisine.

---oOo---

Tom est retourné dans leur chambre, sans lui adresser la parole. Ses amis regardent Charlotte, accusateurs, elle éprouve le besoin de se justifier :

- J’ai déconné hier.
- Ça, tu peux le dire ma chérie.
- C’est ta faute aussi, c’est toi qui les as invités à boire un verre, c’est toi qui as voulu te baigner. Moi, je voulais attendre que Tom nous rejoigne.
- Ne cherche pas d’excuse, tu avais envie de coucher avec Lucas, c’était visible. Tu aurais pu être plus discrète.
- Non, que vas-tu imaginer ?

Antoine intervient :

- Quelle idée de branler ce mec devant ton mari ?
- Quoi, tu lui as raconté ça ? Quelle honte !
- On ne se cache rien avec Chaton, dit Céline en faisant la bise à son mari.
- Tout de même, j’aurais préféré que ça ne s’ébruite pas.


Antoine veut défendre son épouse :

- Ce n’est pas Céline qui se serait conduite comme ça.
- Bien sûr, elle est coincée.

Céline réagit vertement :

- Non je ne suis pas coincée, mais je ne suis pas une salope moi.
- Quoi, toi aussi ? Répète ce que tu viens de dire.
- Il faut être salope pour se balader cul nu et les seins à l’air, et flirter comme tu l’as fait toute la soirée. Sans parler du final, tu étais prête à foutre dehors ton mari pour te taper ce Don Juan. Pauvre Tom, tu ne le mérites pas.
- Oh ! Comment peux-tu dire une chose pareille. J’aime Tom, je ne l’aurais jamais trompé.
- Pfff ! A qui veux-tu le faire croire… C’est bien une salope, n’est-ce pas Chaton ? dit-elle hypocritement en se lovant contre son mari.

Antoine n’ose répondre, mais acquiesce d’un signe de tête.

Charlotte est outrée, elle se lève et rejoint Tom dans leur chambre :

- Mais ? Qu’est-ce que tu fais ?
- Ma valise, ça se voit.
- Quoi ? … mais …
- Je m’en vais. Je te laisse avec ton Lucas, tu t’es bien foutue de moi.
- Non mon chéri, j’avais trop bu.
- La belle excuse.
- Alors, tu voulais le faire gagner ?
- J’ai honte mon chéri, dit-elle en baissant les yeux.
- Tu peux… J’ai un avion dans deux heures, mon taxi m’attend.
- Ne me laisse pas.
- Démerde-toi ! Tu devrais être contente, tu vas pouvoir filer le parfait amour.
- Non… Tu es fou.
- Si je perdais, tu avais bien l’intention de coucher avec lui non ?
- Oh mon chéri ! Comment peux-tu penser ça. Non, bien sûr que non, ce n’était qu’un jeu.
- Eh bien, tu vas avoir toutes les vacances pour jouer.

Tom s’en va sans même se retourner. Dans le salon, Antoine et Céline sont étonnés de voir leur ami avec une valise, ils ne comprennent pas quand Tom leur lance :

- Je rentre, amusez-vous bien.

Sans leur laisser le temps de réagir, Tom rejoint le taxi qui attend devant la porte.

---oOo---

Dans l’avion qui me ramène à Paris, n’ayant pas fermé l’œil de la nuit, je pensais m’écrouler une fois assis. Mais, tout tourne dans ma tête, je pense et repense à cette soirée maudite. Qu’allons-nous devenir ? Ai-je eu raison de partir si vite ? Nous aurions pu en parler, calmement.

Non j’ai bien fait, je ne pouvais pas rester. Tous les jours comme ça, non merci. J’ai gagné, mais pas par KO, par arrêt de l’arbitre pour abandon à la première reprise. Si aujourd’hui elle avait proposé un second round, je me serais écrasé, comme toujours.

J’en veux à la terre entière. J’en veux à Antoine, ce faux frère, il aurait pu m’aider ou du moins me soutenir au lieu de fuir. J’en veux à Céline, c’est elle qui les a invités, c’est elle qui a voulu danser, elle a soutenu Charlotte jusqu’au bout. J’en veux bien sûr à Charlotte, comment a-t-elle pu, je n’en reviens pas, avec un mec qu’elle ne connaissait pas il y a 24 heures. Mais surtout je m’en veux … J’aurais dû réagir tout de suite, être plus ferme et tant pis pour les conséquences. Charlotte m’aurait fait la tête, et alors, ça n’aurait pas duré… Pourquoi être aller chercher cette bouteille, c’est malin … et quelle idée de lui demander si ma femme lui plait. Pourquoi pas directement s’il a envie de la baiser tant que j’y étais. Quel idiot, mais quel idiot ! … Quand ils sont sortis de la piscine, tout le monde s’attendait à une réaction de ma part, j’aurais dû lui mettre mon poing dans la gueule, pas à Charlotte non, à ce petit con qui n’arrive même pas à bander. P’tite bite, Ah ! Ah ! « pequena polla », joli surnom, il va lui rester. Le pauvre, il faisait une sacrée tête.

Quelles vacances ! … Là, elles sont gâchées, et bien gâchées… Je ne veux plus la voir…. Je ne veux plus la voir.

A force de tourner ces idées dans la tête, je me suis endormi en arrivant à Paris.

En attendant ma valise, je rallume mon téléphone. Déjà deux messages « Mon chéri, pourquoi es-tu parti ? », « Je regrette, je n’aurais pas dû, appelles-moi en arrivant, je t’aime ». Je range rageusement mon appareil dans ma poche.

C’est en poussant la porte de notre domicile que je prends conscience que je suis seul. La maison est vide sans la femme de ma vie. Cent fois je me pose la question : « Que fait-elle maintenant ? »

Le téléphone sonne, une fois, dix fois. Je ne veux pas répondre, pour ne pas écouter les excuses bidon de cette traîtresse. Les SMS se succèdent « Mon chéri, tu es bien arrivé ? », « Il y a de quoi manger dans le frigo », « Je t’aime, attends-moi », …

Ses messages me touchent, moi aussi je l’aime. Mais la colère est toujours là, la colère et la tristesse. Nous rêvions tellement de ces vacances au soleil, en amoureux.

La nuit tombe. Cette fois c’est Antoine qui m’appelle. Je décroche. Sans me l’avouer j’aimerais avoir des nouvelles. Que se passe-t-il là-bas, ? Que font-ils ?

- Allô.
- Tom, c’est Antoine, tu vas bien ?
- Si c’est Charlotte qui t’a demandé de m’appeler, tu peux raccrocher. Je ne veux plus entendre parler d’elle.
- Non, elle ne le sait pas. Pourquoi es-tu parti si vite ?
- Après ce qu’elle m’a fait hier ? … Dis donc, tu aurais pu m’aider à les virer au lieu d’aller te coucher, merci pour ton aide.
- Ouais, bon. T’étais assez grand pour le faire tout seul non ?
- …
- Charlotte pleure depuis ce matin. Tu aurais pu lui parler, au lieu de fuir comme tu l’as fait.
- Pour lui dire quoi ? Elle s’est laissé peloter toute la soirée. Qu’aurais-tu fait si Céline avait branlé un mec devant toi ?
- Bien sûr, je te comprends.
- Je n’existais plus. J’ai bien compris ce qu’elle avait en tête, elle voulait se taper ce mec.
- Non, tu te trompes. L’ambiance, le concours, nous avons tous abusé de la vodka. Elle regrette tu sais. Ce n’est pas si grave.
- Je ne veux plus la voir.
- Ne dis pas de bêtises, vous vous aimez.
- Vous aussi vous vous aimez, si j’en crois ce que j’ai entendu la nuit dernière.
- Euh ! On n’a pas été discret.
- …
- Bon, je ne peux pas m’éterniser. Je t’appelais pour te dire que j’ai pu avoir un billet pour Charlotte, elle rentre par le même vol que toi dans deux jours, tout était complet avant. Soit compréhensif, ne sois pas trop dur avec elle
- Vous rentrez aussi ?
- Non, nous profitons de nos vacances, deux semaines au soleil. On va s’éclater. Si je te dis que cet après-midi, Céline a voulu acheter un maillot de bain 2 pièces, très sexy, fini le burkini.
- Alors, bonnes vacances. Merci de ton appel.
- Salut vieux.

Je passe la journée à ranger la maison, faire un peu de ménage, des courses chez le traiteur du coin, m’occuper pour moins penser. Un moment, j’envisage d’aller attendre Charlotte à Orly, non qu’elle se débrouille.

Deux nuits seul, c’est long. Ce matin, assis dans un fauteuil, je l’attends, tendant l’oreille au moindre bruit. Elle a atterri … Elle prend un taxi… Elle va bientôt être là.

Enfin, une clé dans la porte, c’est elle. Je ne bouge pas. Elle avance lentement, anxieuse, et pose sa valise. Au bord des larmes elle se précipite dans mes bras, sa tête contre mon épaule :

- Mon chéri… J’ai tellement eu peur… Pourquoi es-tu parti ?
- Ça t’étonne ? Tu as flirté toute la soirée avec lui. Tu as voulu m’humilier avec ces jeux et ce concours. Tu as tout fait pour qu’il gagne, le gros lot c’était toi.
- Non voyons !
- Tes efforts pour le faire bander, pathétique. Si tu t’étais vu avec sa bite flasque à la main, lamentable.
- Oh ! j’ai honte.
- Je n’allais pas rester pour te voir te pavaner à poil tous les jours sur la plage, devant lui, avec l’envie de le rejoindre dans son lit.
- C’est ridicule… Ta jalousie a gâché nos vacances.
- Ah ! Parce que c’est moi qui…

Je la repousse brusquement pour la forcer à me regarder :

- Arrête ta comédie ! … Pendant ces deux jours, tu l’as revu ? Il t’a prouvé qu’il n’avait pas la plus petite ?
- Noon ! Que vas-tu imaginer.
- Qui me dit que tu ne vas pas recommencer dès qu’un homme te plaira ou que j’aurais le dos tourné.
- Oh ! pour qui tu me prends. Tu sais que je t’aime.
- C’est ça ton amour ? Je t’ai vu à l’œuvre. Tu as choisi ton camp, lui contre moi.
- Je t’ai fait souffrir, excuses moi mon chéri, je ne voulais pas, lui dit-elle tendrement en lui caressant la joue.
- Tu en as bien profité pendant que je dormais ? Tu t’es laissé peloter dans la piscine, pas que par Lucas d’ailleurs… Et dieu sait ce que vous avez fait avant.
- Rien mon chéri, rien, je t’assure… Ce n’était qu’un jeu, comme quand nous étions jeunes.
- Oui, mais là, tu étais à poil.
- Non, nous étions tous en maillot, normal dans une piscine.
- Ils t’ont baisée avant que j’arrive ?
- Ça va pas, non ?
- Maintenant, je m’attends à tout.
- Tu ne me fais plus confiance ?
- Ma confiance a des limites. Tu les as bien laissés te caresser. Après il a essayé de t’embrasser. Ne ment pas, j’étais là, je vous ai vu. Tu m’avais oublié.
- Si tu étais là, tu as vu qu’il a essayé et que je l’ai repoussé.
- Ouais ! Et ce strip-tease au salon ? C’était encore pour lui ?
- Bof ! Sur la plage on en voyait autant.
- Nous n’étions pas sur la plage, ça t’excitait de te montrer nue. Ils en ont bien profité tous les trois.
- Mon chéri, tu deviens jaloux ?
- Comment as-tu pu proposer ces jeux à la con, et ce concours ridicule ? Tu voulais m’humilier devant nos amis, c’est réussi. Tu espérais le voir gagner, le perdant s’en allait.
- Mais non voyons.
- C’est ce que tu nous as dit, « la plus petite s’en va ».
- Des paroles en l’air, comment as-tu pu croire …
- Dis-moi, qu’aurais tu fait si j’avais perdu ? Le jeu continuait ? A celui qui te faisait jouir le premier ?
- Tu es fou.
- J’ai bien vu que tu étais déçue. Avoue que tu voulais me voir partir, pour rester avec lui.

Elle baisse les yeux :
- Noon ! Je ne savais plus ce que je faisais, j’avais trop bu.
- Arrête avec cette excuse bidon.
- C’est pas grave, on ne les reverra jamais, dit-elle d’une petite voix plaintive.
- Antoine et Céline étaient là, ils t’ont vu. Je ne pourrais plus jamais les regarder en face. Nous avons perdu nos meilleurs amis.
- Je m’en veux. Excuse-moi mon chéri de t’avoir fait de la peine. C’est certain j’aurais dû faire plus attention, mais on ne peut plus revenir en arrière.
- …
- Je ne pensais pas à mal, juste à m’amuser un peu. Je n’aurais jamais cru que tu le prendrais comme ça. Dans quelque temps nous en rirons tous ensemble.
- C’est ça, on rit toujours du mari cocu.
- Pas cocu non… Je ne t’ai pas trompé
- Si, je suis cocu, c’est l’intention qui compte.

Nous n’avons plus rien à nous dire. Le soir, dans notre grand lit, j’évite de la toucher. Je ne sais plus où j’en suis, est-ce moi qui vois le mal partout ? J’ai toujours eu confiance, pourquoi pas cette fois ? J’ai eu peur, peur de la perdre. Je me suis senti exclu de leurs jeux, l’empêcheur de tourner en rond, ah cet égo ! Mais si la chance ne m’avait pas souri, dieu sait comment la soirée se serait terminée. J’aurais dû réagir plus vite, les foutre dehors, gentiment mais fermement. Nous rêvions depuis si longtemps de ces vacances au soleil.

Charlotte de son côté se cherche des excuses. En vacances, on se lâche un peu, la mer, le soleil, on fait la fête, on boit plus que d’habitude. Pourquoi cette crise de jalousie ? Jamais elle n’aurait couché avec Lucas, c’est un beau mec d’accord, mais s’il fallait coucher avec tous les beaux mecs. Enfin, elle ne sait plus trop. Qu’aurait-elle fait si Tom avait perdu ? Rien que d’y penser, elle en rougit. Elle en avait envie, mais jamais elle ne l’aurait fait. Tromper Tom ? Jamais.
En cherchant le sommeil, les mots se bousculent dans sa tête « Je suis folle. Comment ai-je pu ? Devant mon mari ? … Pardon mon chéri, pardon ». Elle aimerait prendre Tom dans ses bras, lui dire combien elle l’aime, combien elle regrette.

---oOo---

Tristement, nous passons nos vacances chez nous, dans notre appartement parisien. Charlotte est gênée chaque fois que nos yeux se croisent, elle baisse les yeux, j’ai l’impression qu’elle va éclater en sanglots. Les jours succèdent aux jours, nous nous ignorons. Les nuits succèdent aux nuits, je ne fais aucun geste vers elle.

Antoine me téléphone, il vient aux nouvelles. Je le rassure, ça va. Oui Charlotte est bien arrivée, oui elle va bien, d’accord à bientôt, c’est ça à bientôt. Je raccroche rageusement.

Cela fait bientôt une semaine que nous vivons comme des étrangers. Je ne veux pas mettre mon couple en danger, je ne veux pas la perdre, mais je ne peux oublier qu’elle était prête à se donner au premier venu. Des images me hantent, c’était il y a 8 jours, j’ai l’impression une éternité, sur une autre planète.

Le lit n’est pas si grand. Cette nuit, à moitié endormi, nous nous sommes retrouvés dans les bras l’un de l’autre, réflexe des amoureux, mémoire des corps, nos mains ont retrouvé le chemin du plaisir.

Au matin, Charlotte a le sourire d’une jeune mariée le lendemain de sa nuit de noces. Je réponds à son baiser. Je l’aime toujours, mais je n’oublierais jamais nos vacances en Espagne sur les plages andalouses.

---oOo---


Et si Tom avait perdu, que se serait-il passé ?

Vous le saurez dans quelques jours… A suivre…

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